Tout comme celle de son ancêtre le loup, l'existence du chien était à l'origine gouvernée par les seuls instincts primitifs: manger et boire, se défendre contre l'ennemi, s'associer à une bande ou meute, y assurer sa position, trouver un partenaire en vue de la reproduction et assurer la vie de ses rejetons.
Même si le monde des hommes, milieu actuel du chien, lui est aussi étranger que le serait pour nous la civilisation des habitants d'une autre planète, il y vit à sa façon et inclut tout simplement l'homme dans son univers. Il fait de ce milieu un monde canin. À ses yeux, son maître est un compagnon de meute auquel il ne se soumettra que lorsque celui-ci lui aura clairement prouvé sa supériorité.
Donc, tous les chiens voient les êtres humains comme des chiens supérieurs, des "chiens-chefs" auxquels ils se soumettent, ou des chiens inférieurs auxquels ils tentent d'imposer leur loi.
Lorsqu'on dit qu'un chien nous voit comme un chien inférieur, c'est qu'il n'accepte pas notre supériorité. Il sent qu'on a peur de lui. Il appartient donc au maître de prouver sa supériorité.
La maison du maître et le terrain de la promenade quotidienne sont le domaine de la meute.
Tout ce qui y vit est sa propriété, et il le protégera farouchement.
Même le chat de la maisonnée est reconnu et respecté en tant que camarade de meute.
Les parents, les enfants, les gens qui habitent au même endroit que lui, sont considérés comme ses frères et surs, comme ses parents, mais le maître représente pour le chien son intime camarade de meute, à qui il s'attache plus qu'à tout autre.