Avant d'aborder la méthode qu'il faut employer pour "dresser" un chien, c'est-à-dire pour le faire asseoir, coucher, etc., nous parlerons de l'obéissance en général.
N'oublions pas que n'importe quel chien, même à l'état sauvage; sait parfaitement s'asseoir et se coucher. Vous n'avez donc rien à lui apprendre qu'il ne sache déjà.
Ce qui est nouveau pour lui, c'est le langage de celui qui cherche à se faire obéir.
Il doit arriver à comprendre ce langage.
Rappelons-nous que le chien croit toujours être en présence d'êtres qui parlent et comprennent son langage de chien.
Par exemple, vous dites à votre chien "assis", et l'ordre n'est pas exécuté.
Celui qui pense tout de suite que son élève a mauvaise tête, qu'il est peu intelligent et mal doué se qualifie lui-même.
C'est comme si vous vous adressiez à une personne de langue totalement étrangère à la vôtre.
Si intelligente soit-elle, il va sans dire qu'elle ne comprendra pas si vous lui dites de balayer le plancher.
Si vous prenez alors son inertie pour de la paresse ou de la mauvaise volonté et la réprimandez, vous créerez dans son esprit une association d'idées très simple : ordre et réprimande.
Mais si au contraire, vous placez le balai dans sa main en lui disant de balayer la première fois, et que vous lui montrez le balai en lui donnant l'ordre la seconde fois, elle ira d'elle-même prendre le balai, lorsqu'elle entendra prononcer les mêmes mots pour la troisième fois.
Évidemment, lorsqu'elle aura bien compris, il ne faudra alors laisser passer aucune désobéissance ; il aurait mieux valu ne rien enseigner du tout.
Dans l'éducation canine, il ne faut jamais perdre de vue ces deux points très importants :
- Assurez-vous que le chien a bien compris l'ordre donné avant de le réprimander.
- Agissez avec fermeté et méthode dans la répression.
D'autre part, on a souvent et malheureusement constaté que rares sont les maîtres qui savent caresser leur chien pour lui manifester leur satisfaction et l'encourager.
Une caresse, ce n'est pas seulement un geste négligent de la main sur le corps de l'animal.
Ce geste doit être affectueux et accompagné d'une caresse de la voix.
Même si le sens ne peut être saisi, nous ne saurions assez souligner ce point capital.
C'est une merveilleuse possibilité d'expression.
Le chien est particulièrement sensible à la voix de son maître.
Il y a un ton de voix pour les compliments, comme il y en a un pour la réprimande et pour le commandement. Chacun d'eux doit être différent de façon à ce qu'il n'y ait pas d'équivoque.
Parlons d'abord du commandement.
Celui-ci doit être net, précis, jamais brutal et il ne doit pas ouvrir la porte à la réplique. Sans se montrer excessivement dur, le maître doit imposer sa personnalité et son autorité. Trop de dureté dans les commandements risquerait de répugner à l'animal, de l'effrayer ou de le rendre automate.
Le manque de fermeté, par contre, empêche le maître de s'imposer à l'animal.
Ajoutons aussi que dès que le maître a acquis la certitude que le chien a bien compris l'ordre qu'il lui a donné, il ne doit pas le répéter. Il doit immédiatement passer à la réprimande.
Le ton de la réprimande est très caractéristique.
Un "méchant chien", prononcé d'une voix sévère, est une formule qui a fait ses preuves et qui dispense d'une répétition de l'ordre: ceci aurait vite fait d'amener l'animal à attendre le deuxième ou le troisième ordre avant d'obéir.
Comme l'expression "méchant chien" est prononcée au moment où le chien est remis en place, celui-ci comprend très vite que cette formule précède de peu la remise en place et elle se grave rapidement dans son cerveau pour caractériser le mécontentement de son maître.
- Le ton de la réprimande sera donc dur, cassant, voire méchant, et très différent de celui du commandement. Le chien doit sentir la désapprobation de son maître.
- Le ton de la caresse sera doux, joyeux et affectueux, et quand c'est possible, accompagné d'une caresse de la main. Il faut immédiatement féliciter l'animal dès que celui-ci manifeste sa bonne volonté, dès qu'il obéit en exécutant l'ordre correctement. Même s'il n'est pas près de vous, vous le verrez manifester sa joie en agitant la queue; vous lui direz: "bon chien".
Soulignons en passant qu'il est inutile de faire de grands discours pour réprimander ou féliciter votre chien. Tout est dans l'intonation de la voix et les simples formules que nous vous proposons sont bien suffisantes. Il vous faudra peut-être travailler votre voix pour la rendre plus expressive.
Vous verrez avec satisfaction les progrès rapides de votre élève si vous savez utiliser judicieusement les trois tons bien différents.
Donc, l'obéissance du chien est le point indispensable du dressage (ou éducation); c'est l'aspect passif de cette bonne volonté que son éducation première a dû développer suffisamment pour pouvoir aborder ensuite le stade actif de la collaboration.
Le chien peut percevoir le dressage ou l'éducation que son maître veut lui inculquer comme un jeu, mais le dressage doit devenir une activité de routine. Il vaudrait mieux pouvoir y consacrer un temps déterminé, à des jours fixes.
Cette uniformité sera renforcée par l'utilisation des mêmes mots, des mêmes gestes, des mêmes situations.
Le dressage est surtout un exercice de récapitulation. L'animal doit pouvoir retenir tout ce qu'on lui a enseigné et en garder le souvenir instinctif. Les progrès spectaculaires peuvent donc être suivis de périodes de stagnation ou même d'oubli. Il vaut mieux travailler petit à petit, mais en profondeur. Il ne faut pas non plus surestimer les possibilités de l'animal et se fixer des objectifs déraisonnables.
On ne peut oublier que certaines races sont plus douées que d'autres pour certains actes précis, tels le pistage et la natation. Il faut aussi penser que, comme chez l'être humain, un chien comprendra plus vite qu'un autre ce qu'on attend de lui.
La plupart des chiens ne sont cependant ni faciles, ni difficiles à dresser. Il suffit de procéder correctement.
Le dressage exige de la fermeté et de la patience. Interrompez la séance si vous devenez irritable car vous n'obtiendriez aucun résultat en rudoyant trop vite le chien maladroit.
Ne finissez pas une séance sur une mauvaise impression. Si l'animal se montre rétif, reprenez un exercice plus simple pour terminer.
Veillez à ne pas le surmener.
Les longues séances ne se retiennent que difficilement et risquent de laisser des traces non seulement au point de vue de la santé, mais aussi quant au bon vouloir de l'animal.
Chaque fois que votre chien progresse et manifeste sa bonne volonté, n'oubliez pas de le complimenter et de le caresser, car les compliments et les caresses doivent être sa principale motivation.
Vous venez d'adopter un chiot ? Comment l'éduquer ?
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